Edito du 20 novembre 2016

Consécration de la paroisse à la Vierge Marie (2ème partie)

La semaine dernière nous avions vu que le véritable acte de consécration de notre personne à Dieu trouve son fondement dans le baptême. Tous les autres actes de consécration (notamment celui à la Vierge Marie) ne constituent pas un ajout, mais simplement un approfondissement, un épanouissement, une explicitation de cette consécration baptismale. De quelle manière ?

Se consacrer à Dieu par Marie, c’est reconnaître la mission qu’elle reçut au calvaire :
« Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. Jésus donc voyant sa mère et, se tenant près d’elle, le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : “Femme, voici ton fils.” Puis il dit au disciple : “Voici ta mère.”

Ainsi, se consacrer à Dieu par Marie, c’est imiter saint Jean et prendre Marie chez soi.

Cette démarche n’est certes pas indispensable au Salut : le Christ crucifié est notre seul Rédempteur. Mais elle est recommandée par l’Eglise, en ce sens qu’elle est « un moyen facile pour obtenir de Dieu la grâce nécessaire pour devenir saint » (saint Louis-Marie Grignion de Montfort).

Dès les premiers siècles, la Tradition de l’Eglise a perçu le bienfait qu’il y avait à prendre Marie pour mère et à se consacrer à elle. Les Pères de l’Eglise, et notamment saint Jean Damascène, au VIIIe siècle, ont suggéré cette forme de dévotion mariale, dont saint Louis Marie Grignion de Montfort s’inspirera mille ans plus tard :

« Nous aussi, aujourd’hui, nous nous tenons en ta présence, ô Souveraine, oui, je le répète, Souveraine, Mère de Dieu et Vierge : nous attachons nos âmes à l’espérance que tu es pour nous, comme à une ancre absolument ferme et infrangible, nous te consacrons notre esprit, notre âme, notre corps, chacun de nous en toute sa personne » (Jean Damascène, Homélie sur la Nativité et l’Assomption).

L’acte de consécration n’a évidemment pas comme fin dernière Marie, mais il vise Dieu même. Il ne s’agit donc nullement de diviniser la Vierge Marie – d’ailleurs, saint Jean Damascène apporte une distinction très claire entre le culte d’adoration, dû seulement à Dieu, et le culte de vénération que l’on doit nourrir envers la Vierge sainte -, mais de permettre à cette mère du Ciel d’agir en nous, pour la gloire de Dieu, de manière très efficace.

Car de même que le Christ a choisi de venir jusqu’à nous en passant par Marie, de même il convient désormais que nous puissions nous aussi aller jusqu’au Christ, en passant par elle.

En définitive, se consacrer à Marie, c’est choisir, à la suite de nombreux saints de l’Eglise, de lui appartenir d’une façon spéciale pour suivre Jésus avec elle et par elle.

C’est précisément le sens que nous allons donner à la consécration de notre paroisse Saint-Germain-des-Prés à la Vierge Marie. Nous voulons que notre paroisse, avec l’aide de la Vierge Marie, porte un vrai fruit de sainteté pour la Gloire de Dieu et le salut du monde (c’est ce dont nous parlerons la semaine prochaine).

Père Antoine de Folleville, curé

 

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