Edito du 13 mars 2016

« Qui suis-je pour juger? » On n’a pas oublié cette réponse de François à une question sur l’homosexualité au retour des JMJ de Rio de Janeiro. On se souvient tous qu’il a déplacé la question. Il est sorti d’une question de morale publique sur laquelle on le pressait de se prononcer, il s’est replacé en relation d’homme à homme. Il s’est replacé dans la relation à Dieu, que nous avons tous. Celle que nous rejoignons quand nous allons nous confesser, par exemple.
Il avait peut-être en tête l’évangile de la femme adultère. Jésus est poussé à s’exprimer sur le péché d’adultère. Jésus s’abaisse; il disparaît du champ de la discussion de morale publique. Il écrit, quand même, il se recueille dans les pensées de Dieu. Il attend aussi de voir ce qu’ils veulent. Comme ils insistent, et lui demandent des comptes, il va leur donner sa réponse. C’est sur le terrain de la foi. On le sent physiquement. Il se relève, il se place dans le champ de l’amour de Dieu. Sa parole va chercher leur foi, le ressort de toute cette intensité que le passage de Jésus fait monter. « Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre ». Ils ont eu leur réponse. Subjugués, s’en retournent chez eux. Le Pape François, qui était là, au milieu des autres, par sa méditation de bon jésuite de l’évangile, s’en retourne chez lui, à Sainte Marthe, où il habite avec les autre cardinaux, dont, au fond, il ne sent pas supérieur. Il pense à ce que Jésus vient de dire, et il se demande, comme les autres: « qui suis-je pour juger? »

 

Père Jacques Gagey

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